cancer
Cancer : des molécules leurres pour améliorer la radiothérapie
Appelées Dbait, des molécules, en cours d'essai clinique préliminaire
dans un traitement contre le cancer, en l'occurrence un mélanome,
exploitent une stratégie originale : elles font croire aux cellules
tumorales que la radiothérapie a considérablement endommagé leurADN et
que leur seule option est de s'autodétruire. Le traitement semble bien
toléré sur les premiers patients, mais il est trop tôt encore pour
préjuger de son efficacité.
Des molécules leurres qui trompent les
cellules cancéreuses et les poussent au suicide sont testées pour doper
la radiothérapie chez des patients atteints de mélanome cutané avec
présence de métastases à proximité sur la peau, selon l'Institut Curie.
Il s'agit d'un essai « très très préliminaire...
» qui se poursuit pour déterminer la dose optimale de ces molécules à
injecter sous la peau parallèlement au traitement par les rayons,
souligne le responsable de l'essai.
Après cinq mois de recul, les
premiers résultats semblent prometteurs : ces molécules sont bien
tolérées par les six premiers patients atteints demélanome avec des
métastases cutanées, explique Christophe Le Tourneau, le cancérologue
qui coordonne l'essai financé par DNA Therapeutics et qui englobera au
final une vingtaine de patients.
Les Dbait poussent les cellules cancéreuses à se suicider
Le principe de ces molécules, appelées Dbait, est de « booster la
radiothérapie pour en augmenter l'efficacité », note l'institut à
l'origine de leur découverte. « Tels des faussaires, les Dbait font
croire aux cellules traitées par radiothérapie que le nombre de dommages
(au niveau de l'ADN) auxquels elles doivent faire face est beaucoup
plus élevé que dans la réalité. Par conséquent, les cellules tumorales
s'autodétruisent », selon Marie Dutreix qui a conçu ces molécules
novatrices. Ces molécules Dbait trompent donc uniquement les cellules
tumorales, qui meurent sans que le tissu sain soit endommagé.
« Les
mélanomes cutanés résistent généralement à la radiothérapie et si une
réduction de nodules a été observée avec l'injection de Dbait et la
radiothérapie, il est encore trop tôt pour se prononcer sur l'efficacité
de ce nouveau traitement », souligne pour sa part le cancérologue.
Cette réponse (diminution d'une tumeur) constitue cependant une preuve
de la faisabilité de ce nouveau traitement.
Lors des essais
précliniques, ces molécules ont montré des avantages pour le traitement
de tumeurs peu sensibles à la radiothérapie, comme lesmélanomes ou les
glioblastomes (tumeurs cérébrales agressives).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire