1. Généralités
Les vecteurs sont des petits ADN dans lesquels
on insère un fragment d’ADN que l’on veut étudier. Le vecteur est un ADN
capable de s’auto répliquer et qui est utilisé pour porter un ADN étranger. Les
vecteurs les plus utilisés sont généralement les plasmides les bactériophages
et leurs dérivés. Il est nécessaire d’introduire ces bactériophages ou
plasmides dans les bactéries pour réaliser une multiplication de ceux-ci (ces vecteurs
assurent la propagation et la réplication d l’ADN insert dans la cellule hôte)
Le vecteur, généralement un ADN (procaryotique)
circulaire, doit être coupé à l’endroit où la séquence à amplifier va être
insérer. Pour éviter que le vecteur ne se referme sur lui-même et revenir à son état initial,
il faut traiter ses extrémités par une phosphatase alcaline.
L’ADN à insérer est
préparé de façon à ce que ses extrémités soient compatibles (complémentaires)
avec celles du vecteur. Le mélange ADN à insérer et
vecteur sont préparés à des proportions
déterminées et en présence d’une ligase qui assurera la ligation des
extrémités de l’ADN à insérer et celles du vecteur. Dans le cas où la liaison entre
les extrémités du vecteur et de l’ADN à insérer ne se fait pas, il faut
envisager de modifier ces extrémités en ajoutant une queue oligo G sur le
vecteur et une autre oligo C sur l’ADN à insérer. Une fois les recombinants purifiés par
extraction et précipitation, le vecteur est prêt
pour
son incorporation à l’intérieur de la cellule hôte.
La
cellule hôte est choisie de sorte qu’elle ne détruise pas l’ADN recombiné qui
vient d’y être introduit. Il est alors préférable d’utiliser alors des souches
mutantes dépourvues d’enzymes de restriction. La transformation
est réalisée dans une suspension bactérienne en présence du vecteur
recombinant lequel va traverser la membrane rendue perméable suite à des traitements
chimiques à base de sel de calcium (CaCl2).

Tableau 1. Différents
vecteurs et taille de l'insert accepté.
2. Critères de choix des vecteurs
Le vecteur doit
posséder les caractéristiques suivantes pour pouvoir être utilisé.
a)- il doit être capable de s’auto répliquer
(il doit posséder une origine de réplication)
b)- il doit porter une caractéristique
permettant de sélectionner les cellules transformées (les cellules transformées
sont celle qui ont reçu le vecteur).
c)- le vecteur doit contenir au moins un site
de restriction pour rendre l’insertion d’un fragment d’ADN possible (plusieurs
sites de restrictions uniques)
Les
vecteurs utilisés pour reproduire un fragment d’ADN sont dits « vecteurs
de clonage »
Les
vecteurs utilisés pour exprimer un gène sont dits « vecteurs d’expression »
3. Les plasmides
Les plasmides sont des petits
fragments d’ADN circulaire présents dans la cellule bactérienne et indépendants
du génome bactérien.
3.1 Les propriétés des plasmides
Les plasmides présentent les caractéristiques suivantes
·
Leur ADN est bicaténaire, circulaire avec un nombre de
nucléotides inférieur à 10 kb (1 kilobase = kb = 1000 nucléotides).
·
Le nombre de plasmides dans une cellule bactérienne
peut être considérable (plusieurs centaines).
·
Les plasmides portent normalement des gènes qui leur
confèrent un avantage sélectif, par exemple une résistance à un antibiotique.
·
Leur réplication est indépendante de celle du génome
bactérien.
3.2 Préparation des plasmides recombinants
L’insertion d’une séquence d’ADN
bicaténaire dans un plasmide nécessite un traitement préalable par une enzyme
de restriction. On choisit une enzyme qui a un site unique dans la séquence
plasmidique. Après action de l’enzyme de restriction, le plasmide circulaire
est linéarisé. Pour maintenir la linéarisation, il est indispensable de traiter
le plasmide linéaire par une phosphatase
alcaline qui enlève les groupements phosphates en 5’. Le plasmide linéarisé
et traité par une phosphatase alcaline
est ajouté au fragment d’ADN à insérer en présence d’une ligase. L’ensemble de
ces étapes produit un plasmide recombinant (Figure 1).
Les bactéries peuvent être placées
dans certaines conditions physico-chimiques pour permettre aux plasmides d’être
incorporés à l’intérieur de celles-ci. Les bactéries traitées et prêtes à
recevoir l’ADN étranger sont appelées bactéries compétentes. L’incorporation des plasmides dans les
bactéries est appelée transformation
bactérienne.

Figure 1 : Insertion d’un fragment d’ADN dans
un plasmide
3.3 Sélection
des bactéries transformées par des plasmides
Le taux de transformation des
bactéries est généralement très faible. Il est fondamental de disposer de
méthodes permettant d’obtenir des bactéries transformées par les plasmides et
seulement celles-ci. Pour cela, l’artifice consiste à utiliser une résistance à un antibiotique (par
exemple: l’ampicilline). La transformation d’une bactérie sensible à un
antibiotique par des plasmides portant un gène de résistance au même
antibiotique aboutit à l’apparition d’une résistance uniquement pour les
bactéries ayant incorporé les plasmides (Fig. 2).
Cette technique permet de séparer les
bactéries comportant des plasmides et les bactéries sans plasmides car ces
dernières sont tuées (Fig. 2).
Cependant, elle ne permet pas de distinguer
les bactéries avec plasmides intacts des bactéries avec plasmides recombinants.
On utilise pour cela une résistance à un second antibiotique, par exemple: une
tétracycline. L’insertion du fragment d’ADN dans le plasmide doit inactiver le
gène de résistance au deuxième antibiotique. Les bactéries transformées par les
plasmides recombinants sont donc résistantes au premier antibiotique
(ampicilline) et sensibles au deuxième antibiotique (tétracycline). Les
bactéries non transformées sont sensibles aux deux antibiotiques (Fig. 3)
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