dimanche 17 juin 2012

les oiseaux


 
INTRODUCTION
    Les oiseaux ont  quelques caractéristiques communes, la première, est que si les oiseaux ne sont pas les seuls animaux à pondre des œufs,  tous les oiseaux sont  issus d'un œuf, quelle que soit la stratégie élaborée au cours des millénaires d'évolution des espèces, mais même face à la référence de l'œuf, l'agent ailé nous montre ses différences et ses contradictions.
Donc cette caractéristique propre à tous les piafounets chers à notre cœur est appelée  L'oviparité, c'est une stratégie de reproduction commune à toutes les espèces d'oiseaux où les femelles pondent des œufs fécondés dont la croissance embryonnaire progresse durant la phase d'incubation hors du corps de la mère.
En général pour les pontes contenant plusieurs œufs et selon les espèces, l'intervalle entre chaque œuf va de 24 heures chez un tas d'espèces, mais augmente à 48 heures pour les grands échassiers et jusqu'à cinq jours pour les grands rapace tel que le gypaète, en général  la ponte a lieu le matin et elle semble constante pour une espèce donnée, un pour les albatros, quatre pour les limicoles.
Quel que soit le nombre d'œuf pondu, l'étape suivante est forcement la même pour tous les oiseaux, il s'agit de l'incubation et se finalise par l'éclosion d'un poussin.









La fécondation
          La fécondation est interne et se fait dans la partie antérieure de l’oviducte, avant la sécrétion de l’albumen dans les 15 minutes qui suivent l’ovulation. Il y a polyspermie ; la pénétration du spermatozoïde provoque l’activation de l’œuf et la reprise de la 2ème division méiotique. Le développement embryonnaire commence durant le transit dans l’oviducte. La segmentation dure 24 heures puis, qui s’achève au moment de la ponte. Ce développement ne reprendra que si l’œuf est incubé à 38°C.
Seul l’ovaire gauche est fonctionnel. La libération de l’ovule de l’ovaire ou ponte ovulaire provoque la reprise de la première division méiotique et donne un ovocyte 2 bloqué en métaphase 2.
       Au niveau de l’ovaire, l’ovocyte s’entoure de couches concentriques de vitellus, lequel est limité par une membrane vitelline. Le jaune représente l’ovocyte proprement dit. Le noyau est rejeté à la périphérie de ce vitellus et se situe dans une région périplasmique qui a l’aspect d’un disque : la cicatricule. La vésicule germinative représente le noyau en prophase 1.
Ce vitellus permet le développement embryonnaire pendant 21 jours. Il est riche en lipides et fortement coloré par les caroténoïdes (coloration rouge). Durant son transit dans l’oviducte et après sa fécondation, le vitellus est entouré par l’albumen (de nature protéique : le blanc). Ce blanc représente pour l’embryon un supplément de réserves. Il est entouré par une membrane coquillaire double qui s’écarte au gros bout de l’œuf pour constituer la poche à air. Dans la partie inférieure de l’oviducte, l’œuf est revêtu d’une coquille calcaire.
Fig 01: Œuf fécondé
La segmentation
      C'est une série de mitoses successives qui conduit à une Blastula (ou morula)
L'oeuf de poule fécondé dans l'oviducte, avant d'etre entouré par l'albumen et la coquille. Il est  télolicithe, avec un petite disque au niveau du pôle animal donc la segmentation va être partielle (ou meroblastique) discoïdale compte tenu de la taille, qui se limite à la cicatricule.
       Cette segmentation commence 5 heures après la fécondation. chez l’embryon de poulet, elle est achevée au bout de 24 heures. La blastula comporte alors quelques dizaines de milliers de cellules.
          Le premier plan de segmentation apparaît au centre du blastodisque il clive la cicatricule en deux et donne 2 blastomères, et les autres segmentations lui succèdent pour former un blastoderme(64 à 128 blastomères) constitué d'une seule couche de cellules.
Ces segmentations ne s'étendent pas dans le cytoplasme vitellin. Entre le blastoderme et et le vitellus, il se forme un espace appelé cavité submarginale (blastocoele primaire); cet espace est formé par absorption blastodermique de l'eau de l'albumen et secretion du liquide entre les cellules et le vitellus. Cette cavité donnera la blastula primaire avec deux régions :
1)      au centre, l’aire pellucide composée d'une seule couche de cellules. Cette partie de l'endoderme donnera l’embryon proprement dit.
2)      l'anneau périphérique de cellule blastodermiques, qui ne se sont pas débarassées de leurs cellules profondes, constitue les aires opaques donnant la partie extra-embryonnaire.
Entre l'aire pellucide et l'aire opaque, il y a une fine couche de cellules, appelée la zone marginale. À une des extrémités de l'aire pellucide, on remarque la présence d'un croisant plus dense, appelé croissant de Koller, qui marque l'extrémité posterieure du future embryon.
      Peu avant la ponte, le blastoderme constitue deux feuillets, l’ectophyle et l’entophyle. C’est le stade blastula secondaire. Ces deux feuillets délimitent une cavité qui est le blastocoele secondaire.
A ce stade, la symétrie bilatérale de l’embryon est acquise. Le développement s’arrête s’il n’y a pas incubation après la ponte de l’œuf.
La segmentation se termine après 24h (de la fécondation).






 



 

Fig 02: les premiers stades de segmentation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gastrulatuion
C'est une mouvement morphogénétique de migration cellulaire qui conduit à une gastrula
Développement durant le début de la gastrulation (l'hypoblaste):
Le mode de formation de l’hypoblaste provient d’une première migration en profondeur (polyinvagination), dans la cavité sous-germinale, de petits groupes de cellules ou de cellules isolées provenant de l’aire pellucide, c’est l’hypoblaste primaire; elle est suivie d’une seconde migration plus importante, dans le sens postéro-antérieur, d’un feuillet de cellules issues de la partie postérieure de l’aire pellucide (le croissant de koller et les cellules marginales située derrière lui), c’est l’hypoblaste secondaire qui rejoint et englobe les îlots de cellules de l’hypoblaste primaire pour former l’hypoblaste. La direction de cette dernière migration est déterminée par la rotation de l’œuf dans l’oviducte, la présence de l’hypoblaste détermine à son tour la migration des cellules du futur. Entre l'épiblaste et l'hypoblaste se retrouve le blastocoele.
Apparition de la ligne primitive et du nœud de Hensen
La gastrulation débute par un épaississement de l’aire pellucide dans la région postérieure. C’est dû à la convergence des territoires superficiels vers la région médiane et postérieure. Cet épaississement s’allonge vers la 6ème heure d’incubation et s'étende sur 50 à 75% de l'aire pellucide. Le blastoderme prend une forme ovale.
Entre la 10ème et la 16ème heure d’incubation, cet épaississement prend le nom de ligne primitive qui se creuse d’un sillon appelé sillon primitive. La ligne primitive est limitée vers l’avant par un renflement antérieur: le nœud primitif ou de Hensen qui est responsable de la mise en place de corde et qui possède en son centre une dépression en forme d'entennoir  (fossette primitive)  par laquelle le cellules peuvent atteindre le blastocoele. La ligne primitive marque l'axe antérieur-postérieur de l'embryon. Elle constitue la caractéristique structurale majeure de la gastrulation des oiseaux (tube digestif, les tissus endodermiques et mésodermiques....)











                    
      Fig 03: Mise en place de la ligne primitive            Fig 04: Ligne primitive complète
   
                        Chez l'oiseau                
la ligne primitive, c’est le matériel superficiel du mésoblaste des lames latérales et extra-embryonnaires qui converge le premier puis immigre en profondeur et diverge pour donner une lame mésodermique pleine, qui va s’insinuer entre l’ectophyle et l’hypoblaste.
Entre 10 heures et 16 heures, le mésoblaste précordal passe en profondeur au niveau du nœud de Hensen. Ce mésoblaste cordal converge vers l’axe médian puis s’insère entre l’ectophyle et l’entophyle puis s’allonge vers l’avant pour former un fin cordon cellulaire qui apparaît sombre par transparence, c’est le prolongement céphalique. La corde s’isole très tôt et permet la formation de la plaque neurale par neurulation.


Fig 05: migration des cellules endodermiques et mésodermique au niveau de la ligne
primitive
            Entre la 18ème et la 19ème heure, la ligne primitive atteint son maximum d’élongation (à peu près 2 millimètres). L’aire pellucide ne contient plus que de l’ectoblaste en surface. D’autres cellules issues de l’ectophyle, ayant immigré dans le blastocoele secondaire, vont constituer le mésophyle puis l’endoblaste définitif refoulant l’ectoblaste. Ainsi le mésophyle va contribuer à la formation de deux ensembles distincts : le mésoderme et l’endoderme de l’embryon. L’hypoblaste et l’entophyle donnent l’endoderme extra-embryonnaire.
         A 18 heures d’incubation, tout le mésoblaste des lames latérales et extra-embryonnaires a émigré en profondeur et a divergé au niveau de la ligne primitive délaissant la région antérieure de l’aire pellucide qui reste dépourvue de mésoderme : c’est le Proamnios.
A la fin de la gastrulation, la ligne primitive représente le blastopore très allongé dont la lèvre dorsale correspond au nœud de Hensen. L’aire pellucide ne contient plus en surface que l’ectoblaste, l’épiblaste et le mésoblaste.
                                     Fig 06 : carte territoires présemptifs du bastomères.
                                                            A: avant la ponte
                                                             B: vers 12 h d'incubation
La neurulation
La gastrulation se poursuit jusqu’à la disparition de la ligne primitive. Elle se superpose à la neurulation (mise en place du tube neurale cerveaux + cervelet + moelle épinière qui conduit à une neurula)
        A 20 heures d’incubation, le mésoderme invaginé vers l'avant forme un cordon plein : c'est le prolongement céphalique qui donnera la corde.
Ce dernier en grandissant repousse vers l'avant l'endoderme, qui forme alors le croissant de Duval.




      Découpage du mésoderme paraxial en blocs formant les somites. La plaque neurale se forme. Il apparaît ensuite une paire de somites par heure, ce qui permet d'évaluer l'âge de l'embryon.
Le blastoderme s’allonge, la ligne primitive commence à régresser.

Fig 06:                                                                     

   Fig 07:Apparition de la première paire de somites
Organogénèse
       Les marges latérales du mésoderme constituent le mésoderme latéral. Elles s'étendent latéralement et rostralement pour se rejoindre sur la ligne médiane en avant de l'embryon. Ce mésoderme latéral se sépare en deux feuillets : le feuillet pariétal ou somatique et le feuillet viscéral ou splanchnique. Ces deux feuillets délimitent deux nouvelles cavités qui fusionneront par la suite pour constituer le coelome. Le mésoderme latéral participe à la formation des annexes extraembryonnaires ainsi qu'au système musculaire et cutané du fœtus. Les dernières cellules mésodermiques produites demeurent sous l'ectoderme, près de l'axe médian et forment le mésoderme paraxial qui est à l'origine des somites (musculature, squelette, derme). Chaque somite sera relié au mésoderme latéral par un étroit pont mésodermique : le néphrotome. Ce dernier est à l'origine des reins et des gonades.
Fig 08 : Stade du 7 somites



Annexes embyonnires

Ce sont des structures transitoires qui assurent à l’embryon la protection, la nutrition, l’excrétion
des déchets et la respiration.
1- La vésicule vitelline : ombilicale – lécithocèle (à partir de 20h)
C’est le premier annexe à se former.
Cette vésicule résulte de l’extension des feuillets extra-embryonnaires à la surface du jaune, constitué par de l’endoderme doublé extérieurement par le splanchnopleure. Quand l’embryon se soulève, les ébauches antérieures et postérieures du tube digestif se mettent en place. Ces ébauches iront à la rencontre l’une de l’autre au niveau de la région moyenne de l’embryon et finalement, la vésicule vitelline ne communiquera plus avec l’embryon que par un pédicule vitellin.
La vésicule vitelline, dont les parois sont fortement vascularisées, représente un organe nutritionnel extra-embryonnaire. Les cellules endodermiques, grâce à des enzymes hydrolitiques, vont transformer le vitellus en produits solubles assimilables.
2- La cavité amniotique : Amnios (de 30h à 100h)
L’amnios est une membrane qui enveloppe l’embryon comme un sac, le séparant du milieu environnant. Un repli amniotique naît dans la région antérieure puis un second va apparaître dans la région postérieure. Ils sont formés d’ectoderme doublé par de somatopleure. Quand les replis fusionnent, la partie interne des replis sera l’amnios qui limite la cavité amniotique. La partie externe, sera la séreuse. Entre la séreuse et l’amnios se trouve le coelum extra-embryonnaire qui communique avec le coelum intra-embryonnaire au niveau des lames latérales.
La cavité amniotique est remplie d’une sérosité provenant de la déshydratation de l’albumen. Elle a pour rôle d’empêcher la dessiccation de l’embryon et de le protéger.

Fig 09 :diagramme détaillé de la région postérieure de l'embryon de poulet
3- L’allantoïde : (à partir de 60h)
C’est un diverticule endodermique de l’intestin postérieur. Les invaginations de l’endoderme refoulent devant elles la splanchnopleure. L’allantoïde sera formé d’endoderme doublé extérieurement de splanchnopleure.
L’allantoïde va s’entendre considérablement de manière à venir entourer tout l’amnios et la vésicule vitelline, en refoulant l’albumen vers le petit bout de l’œuf.
L’allantoïde a quatre principaux rôles :
- L’ensemble allantoïde extérieur et séreuse constitue l’allantochorion qui, extrêmement vascularisé, a fonction respiratoire (nombreux échanges gazeux).
- Le contact étroit de l’allantochorion avec la coquille permet l’absorption de sels qui seront utilisés pour l’édification du squelette de l’embryon.
- Le voisinage de l'allantoïde et du sac de l’albumen permet l’absorption du blanc : rôle nutritionnel.
- L’allantoïde stocke les produits d’excrétion du rein.
Fig 11: embryon de 7 jours
L’organogenèse de l'oeil.
Vers 33 heures d’incubation, les parties latérales du diencéphale s’invaginent pour donner les vésicules optiques (au nombre de 2) grâce à l’effet inducteur de la plaque précordale. Ces vésicules optiques s’allongent et se pédiculisent pour donner le nerf optique. Elles se creusent en cupules optiques formées de deux feuillets. Un mince externe à la cupule constituant la rétine pigmentaire et le feuillet interne à la cupule qui constitue la rétine nerveuse (couches de cellules sensorielles). La cupule optique va induire un épaississement de l’ectoderme. La placode cristallinienne s’invagine pour donner le cristallin formé de deux parties : un épithélium mince et vers l’intérieure et des grandes fibres cristalliniennes. Cela permet la transformation de l’ectoderme en cornée transparente.

 

 

 

 

 

Conclusion

Cette description des premiers stades du développement montre que, à partir d’un plan d’organisation différent de celui de l’œuf d’Amphibien, on aboutit à de grandes similitudes et à des homologies parfaites entre l’organo­genèse des Oiseaux et celle des Amphibiens.
Une différence essentielle est liée au mode de segmentation dû au vitellus et au développement d’organes provisoires, les annexes, qui protègent l’embryon et lui permettent d’utiliser les réserves vitellines qui restent externes au corps de l’embryon proprement dit.

 

















Sommaire

Introduction……………………………………………………………….01
La fécondation…………………………………………………………….02
La segmentation…………………………………………………………..03-04
La gastrulation……………………………………………………………05-06-07
La neurulation…………………………………………………………….08
L'organogénèse……………………………………………………………09
Les annexes embryonaires………………………………………………..10-11-12
Conclusion……………………………………………………………….13




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